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Thony

Rétractation partielle de Claire Thibout, les réponses sont à Genève !

 

jet-d-eau.jpegClaire Thibout a été rapatriée mercredi à Paris pour être ré-entendue par les enquêteurs dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte à la suite de ses allégations par le parquet de Nanterre. Ses témoignages d'un versement de 150 000 euros à Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy ne donnent plus de répit aux médias. L'affaire Bettencourt-Woerth-Sarkozy prend une ampleur dreyfusienne, on parle même de sarkogate. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt, qui s'était rapidement retirée dans le sud de la France  après ses déclarations explosives du début de semaine à Médiapart, se serait finalement rétractée partiellement lors de sa nouvelle audition de cette nuit.

 

Le défoulement médiatique se poursuit, mais peu de choses changent. Claire Thibout ne confirme plus la date 26 mars  pour le retrait des 50.000 euros. Elle confirme la scène mais est moins précise sur le moment, parlant de «mars-avril 2007». Elle dément en revanche les propos du média internet, «L'article de Mediapart me fait dire que j'aurais déclaré quelque chose concernant la campagne électorale de M. Balladur. C'est totalement faux. C'est de la romance de Mediapart. De même que je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises régulièrement à M. Sarkozy», a-t-elle affirmé aux enquêteurs, d'après Le Monde.

 

L'extrait des carnets de caisse publié par Libération confirme le retrait. Mais ces documents «ne confirment pas une remise d'espèces de 50 000 euros» à Liliane Bettencourt, contrairement à ce qu'avait indiqué la comptable lundi aux policiers, explique le quotidien. Ces dernières révélations n'invalident pas tout le témoignage de Claire Thibout mais ouvre une nouvelle fronde française. Les journaux conformistes contre-attaquent ! Les nouveaux médias vont devoir se débrouiller pour trouver les preuves des financements politiques, la police sous influence de l’Etat ne fait plus office que d’arbitre dans ce jeu ou l’intimidation vient accroître le suspense des proliférations battantes.

 

Et si la réponse était ailleurs ? Cette histoire de corruption a débuté à Genève en 2007, et de l’autre côté des Alpes, on suit l’affaire avec la plus grande attention ! Cependant le parquet de Nanterre s’est bien débrouillé pour verrouiller le jeu de défense des accusés, la justice française risque fort de ne pas recevoir l’aide des autorités suisses. En effet, l’Etat de Genève « n’accorde l’entraide pénale à un juge étranger que si le délit qu’il poursuit est également réprimé par le Code pénal suisse, ce qui n’est pas le cas du financement illégal des partis politiques. Toutefois, si la justice française devait changer cette accusation, il pourrait en aller différemment » déclare la Tribune de Genève ce matin. Par derrière cette déclaration, c’est un véritable appel à une réaction française, les habitants de la confédération helvétique détestent le champion de l’évasion fiscale qui tendait une liste volée de 3000 noms de citoyens français soupçonnés de cacher de l’argent au fisc. Les Suisses n’apprécient pas non plus l’arrogance des journaux conformistes français, trop proche du pouvoir à leur goût. Ceux-ci seraient ravi de faire avancer l’affaire, mais jamais au détriment de la loi, pas en Suisse.

 

Anthony Romagné

 

Photo : Le Jet d'eau de Genève

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